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224 pages | 220x260 | 267 œuvres reproduites un volume de 224 pages | relié | ISBN 978-2-86742-275-1 | tirage limité à 550 exemplaires | 40€
 

Auteur: Astrid de la Forest

 

Graver est peut-être le geste expressif le plus lointain, un geste ancien, primitif que de nos jours perpétuent parfois encore, dans l’écorce d’un arbre ou dans le crépi d’un mur, ceux qui s’aiment ou qui refusent
qu’on les oublie. Pourquoi les images retrouvées au fond d’une grotte, miraculeusement conservées sous terre ou demeurées inscrites au revers d’une roche, sont-elles si émouvantes ? Pourquoi sont-elles à ce point chargées de sens à nos yeux ? C’est qu’en raison même de leur rareté, ces signes enfouis dans le sol sont des témoignages du vivant qui demeure. Graver est ainsi, peut-être, avant tout un réflexe de survie. Je crois pouvoir affirmer que cette pensée n’est pas étrangère à la quête de ces artistes qui, comme Astrid de La Forest, rêvent dans un désir souvent tenu longtemps secret de résister à l’anéantissement ou au silence.

Graver est donc, dans un premier élan, ouvrir l’espace, c’est, par un acte physique fort, assurer la prise de possession d’un territoire, d’un lieu ; c’est creuser le premier sillon, marquer la place avant qu’elle n’ait été
occupée par d’autres, puis définie par des lois, mesurée, et enfin nommée. Geste instinctif, hasardeux parfois, mais confiant dans la seule prise de décision et qui, à partir de là, dégage sa propre voie. On peut donc penser que, avant même de savoir dessiner, l’homme a su graver.

Dans ses premières compositions à l’eau-forte, Astrid de La Forest n’a pas tant cherché à cerner un sujet particulier — paysage, plante ou animal — dans une définition trop sévère qui ne ferait que l’immobiliser. Elle s’est efforcée en revanche de faire percevoir avec la plus grande exactitude sensible la vibration de leur passage sous le regard. La trace inscrite sur la feuille de papier relègue assez loin l’identification précise du motif : ce qui importe avant tout c’est le surgissement de la forme capable de traduire le mouvement de surprise, d’apparition à la lumière, comme s’il s’agissait d’une image fossile remontée à la surface, d’une vérité oubliée que la main aurait soudainement retirée du limon. Dans le trait du graveur il y a avant tout le souvenir de ce tremblé…

 

Florian Rodari

Gravures lithographies monotypes

40,00 €Prix
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