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160 pages | 180 x 275 à l’italienne | 120 photographies imprimées en bichromie | ISBN 978-2-86742-168-6 | 36€, éd. de tête 120€

 

Texte accompagnant 120 photographies de l’Imprimerie nationale avant son démantèlement d’Olivier Doual (impression en bichromie). Olivier Doual a des années durant photographié les ateliers de l'Imprimerie nationale, rue de la Convention. Didier Barrière est de longue date correcteur dans la célèbre maison. Tous deux ont construit un livre à la fois de mémoire et de calme nostalgie. En périodes organisées autour des thèmes du plomb, de la fonte, des papiers, des lettres, des outils, des arts de l'estampe… ils nous convient à un voyage au cœur de l'univers et des lieux où longtemps ont été réalisés des livres comme il est devenu impensable de les rêver… 

Un tirage limité à mille exemplaires, pour un livre dont à ce jour rien de comparable n'a jamais paru.

 

« Homme de plume et homme de l'art : un livre est le lieu de réunion de ces deux figures essentielles, qui ne peuvent fusionner sans un sérieux apprentissage de leurs activités respectives. On juge mieux de la validité ou de la désuétude de tel usage typographique, par exemple, si l'on a une vision concrète des efforts qu'a dû faire l'intelligence au cours de l'histoire pour surmonter les contraintes de la matière et réaliser par ce défi une sorte d'équilibre harmonieux de la page et du support. Nul passéisme quand on affirme que l'art de Gutenberg pouvait encore fournir quelques clefs – ne serait-ce que par son riche vocabulaire qui a laissé des traces dans les opérations du claviste moderne – et que ses vertus pédagogiques demeurent intactes pour initier aux écritures mécaniques (ars artificialiter scribendi).

Bien plus encore, ce qui devrait profondément attrister dans la "chute du palais typographique", ou dans ce que nous avons tenté de résumer par cette image, c'est la perte de gestes. Que chaque individu ne puisse encombrer son cerveau de techniques obsolètes qui l'empêcheraient de progresser dans sa spécialité, cela se comprend. Mais que tant de gestes qui avaient passé l'épreuve du temps, significatifs de l'ingéniosité technicienne développée par des hommes obscurs, particulièrement dans l'industrie des arts graphiques, finissent par disparaître faute de transmetteurs, cela ressemble à une perte irréparable pour toute l'humanité. Autant que d'une bibliothèque ou d'une base numérique, l'homme a besoin d'un conservatoire de gestes vivants pour alimenter sa recherche, voire stimuler sa capacité d'invention.

Voilà pourquoi nous avons voulu montrer les lieux où s'accomplissaient de tels gestes, des lieux dépourvus aujourd'hui de toute présence humaine mais combien chargés d'empreintes et de souvenirs. Dans cette promenade à travers les ruines du palais, le visiteur sensible, l'amoureux des livres, tel un Schliemann de l'archéologie industrielle, se prend à croire pour un instant à la résurrection d'un patrimoine. »  (Extrait de la préface de Didier Barrière.)

Souvenirs brouillés du palais typographique

36,00 €Prix
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